Le printemps la saison des amours ?

On le sait parfaitement chez l’animal, les cycles de reproduction sont largement modulés par les saisons : en automne, le saumon rouge entreprend un voyage de l’océan jusqu’aux rivières où il est né pour frayer et mourir, en hivers l’ours noir entre en état d’hibernation, ralentissant son rythme cardiaque à moins de 10 battements par minute et jusqu’au printemps.  En est-il de même chez l’Homme, ralentissons-nous nos activités pour hiberner sous la couette et se réveiller quand les rayons du soleil viennent nous titiller la glande pinéale ?

Certains effets des saisons sur les phénomènes psychologiques sont bien connus, comme le trouble affectif saisonnier (Levitan R. D. (2022). The chronobiology and neurobiology of winter seasonal affective disorder. Dialogues in Clinical Neuroscience, 9(3), 315–324. 10.31887/DCNS.2007.9.3/rlevitanmais) d’autres sont aussi largement étudiés aujourd’hui :

L’agressivité : on retrouve une augmentation linéaire directe du recours au klaxon avec la hausse de la température. ( Kenrick D. T., MacFarlane S. W. (1986). Ambient temperature and horn honking: A field study of the heat/aggression relationship. Environment and Behavior, 18(2), 179–191. 10.1177/001391658618200)

L’apport calorique qui diminue au printemps et augmente à l’automne : effet raclette ?

Le temps consacré à l’activité physique : bonjour la bicyclette adieu Netflix

 

Qu’en est-il de la sexualité ? Quand on regarde nos cousins éloignés les manchots empereurs toujours sur leurs 31, on s’aperçoit qu’ils se reproduisent exclusivement en été, lorsque les ressources sont abondantes pour nourrir les poussins nouveau-nés. Au contraire des manchots des Galápagos qui vivent proche de l’équateur où la durée du jour et les ressources nutritionnelles varient peu selon les saisons, et ils ne présentent pas de cycle annuel particulier dans leur comportement d’accouplement.

A priori nous sommes plus proche des manchots empereurs que de ceux des Galapagos malgré l’abondance de nourriture quel que soit la saison et la température régulée de nos intérieurs. Par exemple, aux États-Unis, les ventes de préservatifs, le moment du premier rapport sexuel et les recherches Google pour la pornographie et la prostitution présentent tous un cycle bisannuel avec des pics autour de Noël et au début de l’été (Levin M. L., Xu X., Bartkowski J. P. (2002). Seasonality of sexual debut. Journal of Marriage and Family, 64(4), 871–884. 10.1111/j.1741-3737.2002.00871.x)

Des cycles biannuels analogues sont évidents dans le calendrier des diagnostics d’infections sexuellement transmissibles (par exemple, l’herpès, la syphilis, le VIH)( Herold AH, Woodard LJ, Roetzheim RG, Pamies RJ, Young DL, Micceri T. (1993). Saisonnalité des infections génitales à Chlamydia trachomatis chez les étudiantes universitaires. Journal of American College Health, 42(3), 117–120. 10.1080/07448481.1993.9940826)

 

Alors certes, la science rejoint le poète : « Au printemps, l’imagination d’un jeune homme se tourne légèrement vers des pensées d’amour. » (Alfred Lord Tennyson).

 

Mais avons-nous une explication organique ou est-on plutôt sur une approche psycho-environnementale ?

Notre horloge interne cérébrale : noyau suprachiasmatique (NSC), capte la lumière via une voie partant de la rétine et transmet des informations sur la durée du jour à la glande pinéale, située à la base du cerveau. En réponse à ces signaux, la glande pinéale module sa sécrétion de mélatonine, surnommée l’hormone du sommeil car elle n’est libérée que dans la pénombre ou l’obscurité.

À mesure que les nuits raccourcissent au printemps, la sécrétion cérébrale de mélatonine diminue. Certains chercheurs soupçonnent que ce déclin contribue à l’augmentation de l’activité sexuelle et de l’énergie globale au printemps.

Et la luminosité active la production d’une hormone dans notre corps : la sérotonine.

 

Alors effectivement, le cerveau bouillonne, on a plus envie de sortir de sa grotte, le pelage comme celui des renards polaires se change, on mue quittant les énormes manteaux pour des tenues plus légères. On se tourne vers une alimentation moins grasse là aussi plus encline à une modulation des neuro transmetteurs. On pratique plus de sport, les androgènes augmentent donc même légèrement en conséquence.

 

La météo est un catalyseur du désir et effectivement à partir du joli mois de mars, le désir se gonfle même chez l’Homme !!!!

 

Alors vive le soleil et la fin de la dépression saisonnière

La SFMS vous souhaite un merveilleux printemps !!!